Le 7 juin 2008, la nouvelle est tombée, abrupte, Dino Risi, le maestro de la comédie italienne venait de rendre l'âme, à Rome, à l'âge de 91 ans ! Dino le magnifique, classieux et charmeur, archétype du cinéaste qui savait traiter des sujets tragiques avec une légèreté toute italienne, le Lubitsch transalpin, qui n'a, certes, jamais eu le prestige d'un Visconti ou d'un Antonioni, s'en est allé rejoindre son acteur fétiche au paradis des saltimbanques ! Car le nom de Vittorio Gassman , disparu, 8 ans plus tôt, restera indissociablement lié au réalisateur à la crinière léonine !
Des Monstres, où Risi portraitisait férocement, déjà, le futur homo consumeris, plus attaché à sa télévision qu'à sa femme, au Fanfaron, avec le duo Gassman//Trintignant, révélateur de l'Italie des années 60, qui se transformait dans le sillage de la célèbre Lancia Aurelia, Dino se fit le témoin des évolutions de l'Italie d'après-guerre.
Ce forcené des tournages, qui tournait plus vite que son ombre, ce jouisseur hédoniste, qui fit les 400 coups avec le beau Vittorio, continua dans la veine satirique, en démontant les faiblesses de ses congénères, tout en devenant plus grave et mélancolique, dans la magnifique Parfum de femme, où il filmait la déchéance d'un bel homme devenu aveugle, ou les relations ambigües entre un "tycoon", joué par un Gassman matamore, et son fils, aspiré par l'ultra-gauche des années de plomb !
Derrière la légèreté apparente de ses films, Risi, comme Lubitsch, pouvait se montrer féroce ! Sa Marche sur Rome, ballade picaresque autour d' une bande de bras cassés, de poltrons, de bouffons grotesques qui se fourvoyaient, par cupidité et bêtise, dans un fascisme ridicule, s'inspirait ouvertement de To be or not to be, l'opus lubitschien qui raillait le nazisme, macabre galimatias véhiculé par des bénêts tristement loufoques !
J'aimais cette distance rilleuse, cette élégance bouffonne, qui caractérisait les films de l'italien, à l'opposé de la gravité parfois pompeuse d'un Antonioni ou du faste viscontien. Deux de ses derniers films résument bien la double dimension risienne. Fantôme d'amour, un des derniers longs métrages de Romy Schneider, variation mélancolique sur l'amour et Le fou de guerre, avec Coluche, pur moment de délire qui rappelait ses comédies des années 60 !
Il me restera, de ce grand cinéaste, cet interview désabusé, dans les Bonus du dvd du Fanfaron, où Risi, proche des 90 ans, parlait avec sensibilité et mélancolie de Vittorio Gassman, son compère de toujours, désormais disparu. Le maestro eut alors cette phrase poignante :
"J'ai réussi ma vie, mais raté ma mort !"
Ciao, Maestro !
Je ne peux m'empêcher de repasser un extrait du Fanfaron, un de mes films préférés !
Des Monstres, où Risi portraitisait férocement, déjà, le futur homo consumeris, plus attaché à sa télévision qu'à sa femme, au Fanfaron, avec le duo Gassman//Trintignant, révélateur de l'Italie des années 60, qui se transformait dans le sillage de la célèbre Lancia Aurelia, Dino se fit le témoin des évolutions de l'Italie d'après-guerre.
Ce forcené des tournages, qui tournait plus vite que son ombre, ce jouisseur hédoniste, qui fit les 400 coups avec le beau Vittorio, continua dans la veine satirique, en démontant les faiblesses de ses congénères, tout en devenant plus grave et mélancolique, dans la magnifique Parfum de femme, où il filmait la déchéance d'un bel homme devenu aveugle, ou les relations ambigües entre un "tycoon", joué par un Gassman matamore, et son fils, aspiré par l'ultra-gauche des années de plomb !
Derrière la légèreté apparente de ses films, Risi, comme Lubitsch, pouvait se montrer féroce ! Sa Marche sur Rome, ballade picaresque autour d' une bande de bras cassés, de poltrons, de bouffons grotesques qui se fourvoyaient, par cupidité et bêtise, dans un fascisme ridicule, s'inspirait ouvertement de To be or not to be, l'opus lubitschien qui raillait le nazisme, macabre galimatias véhiculé par des bénêts tristement loufoques !
J'aimais cette distance rilleuse, cette élégance bouffonne, qui caractérisait les films de l'italien, à l'opposé de la gravité parfois pompeuse d'un Antonioni ou du faste viscontien. Deux de ses derniers films résument bien la double dimension risienne. Fantôme d'amour, un des derniers longs métrages de Romy Schneider, variation mélancolique sur l'amour et Le fou de guerre, avec Coluche, pur moment de délire qui rappelait ses comédies des années 60 !
Il me restera, de ce grand cinéaste, cet interview désabusé, dans les Bonus du dvd du Fanfaron, où Risi, proche des 90 ans, parlait avec sensibilité et mélancolie de Vittorio Gassman, son compère de toujours, désormais disparu. Le maestro eut alors cette phrase poignante :
"J'ai réussi ma vie, mais raté ma mort !"
Ciao, Maestro !
Je ne peux m'empêcher de repasser un extrait du Fanfaron, un de mes films préférés !