jeudi 30 octobre 2008

Angel Heart, à la poursuite de Johnny Favourite !











































Harry Angel, miteux détective new-yorkais, est engagé par un certain Louis Cyphre, joué par Robert de Niro, personnage énigmatique, qui joue de la canne et décortique les oeufs avec une précision chirugicale, avec ses ongles démesurément longs. L'objet de cette entrevue ? Un certain Johnny Favourite, chanteur raté, disparu depuis longtemps, que Cyphre-De Niro tient à retrouver. Peu d'indications sur le bellâtre, Harry Angel-Mickey Rourke devant se mettre à la recherche de l'individu. Univers glauque et poisseux, entre Harlem et les bayous de Louisiane, Coney Island et la Nouvelle-Orléans, Mickey Rourke déambule, incertain, dans un monde peu reluisant, entre médecin morphinomane, diseuse de bonne aventure, prêtresse vaudou, éleveur de porcs de l'Amérique profonde, entre rêve et réalité, dans une luminosité crépusculaire, à la recherche de Johnny Favourite.
Enquête et quête identitaire qui fait de ce polar humide, parsemé de cadavres, à la limite du fantastique, le meilleur film de Mickey Rourke et peut-être d'Alan Parker !
Avant de regarder la bande annonce du film, testez-vous sur la carrière de Mickey Rourke en répondant à ce QUIZZ.



dimanche 28 septembre 2008

Paul Newman s'en est allé.



Paul Newman faisait partie de cette génération née à l'ombre de Lee Strasberg, à l'Actor's Studio, avec Marlon Brando et James Dean qui a révolutionné l'interprétation cinématographique. Moins déjanté que ses deux collègues, Paul va surtout exceller, au début, dans des rôles de "rebelles", que ça soit Marqué par la haine, de Robert Wise, en 1956, film qui l'a fait connaître du grand public, ou le Gaucher, d'Arthur Penn, deux ans plus tard. Le jeune chien fou au physique de gendre idéal va alors être consacré, la même année, par son duo avec Elisabeth Taylor, dans Une chatte sur un toit brûlant, passant du statut de jeune prometteur à la star confirmé. Personnellement, je connais mal ce premier Newman qui a marqué mes aînés, certainement parceque dans les années 70, période de mon éveil cinématographique, peu de films de l'acteur passaient à la télévision.
Le Newman qui m'a marqué, c'est plutôt l'indien hiératique de Hombre, le magnifique western de Martin Ritt en 1966, c'est Luke la main froide (1967), prisonnier facétieux et entêté qui rêvait de liberté, c'est Butch Cassidy faisant un tour de vélo avec Katharine Ross ou Henry Gondorff qui arnaquait, avec son compère Redford, Robert Shaw, un boss mafieux, joueur de Poker, sans oublier le beau Piège de John Huston avec l'énigmatique Dominique Sanda et l'inquiétant James Mason dans la lande brumeuse des Highlands, jusqu'à cette fameuse Tour infernale, ou Newman l'architecte croisait McQueen, le pompier. Bref, c'est ce deuxième Newman qui a fait sens, pour moi, de 1966 à 1975, décennie qui se terminait par un de mes films préférés avec l'acteur, La toile d'araignée , de son compère et ami, Stuart Rosenberg, avec Joanne Woodward et la jeune Mélanie Griffith, nymphomane aguicheuse de "vieux", dans lequel Newman jouait le rôle d'un Privé désanchanté aux prises avec un "tycoon" dans les bayous humides et nauséabonds de Louisiane.
Depuis lors, je n'ai plus trop suivi la carrière de l'acteur, même si la Couleur de l'argent, où il chapeautait un certain Tom Cruise sous la direction de Scorsese, clin d'oeil à L'Arnaqueur, de Robert Rossen qu'il avait fait 26 ans plus tôt, lui valut un Oscar du Meilleur Acteur, en 1987. Le Newman que j'ai aimé, c'était celui de la quarantaine, dans la force de l'âge, le cuir tanné et le verbe désanchanté, entre un jeune premier que je n'ai guère connu et un vieil acteur qui me semblait plus concerné par sa vinaigrette et ses courses de voiture que par le cinéma.
Il me restera l'image de John Russell, métis misanthrope de Hombre, désanchanté par le monde des hommes, figure christique qui se sacrifiera pour un monde meilleur.
Avant de mirer cet extrait où Paul Newman et James Dean se rendent la pareille, répondez à ce QUIZZ sur l'acteur américain.

dimanche 17 août 2008

The Dark Knight of Times Square.


Times Square, le quartier du Temps, éclairé, la nuit, par les innombrables écrans LCD qui illuminent les buildings, temple de la nouvelle économie numérique, du show permanent, du consumérisme effréné, stupéfie les européens que nous sommes. L'image du Joker, intraitable adversaire de Batman, nous toisait de sa figure grimée.
Batman, que nous avons eu la chance de voir, dans la salle du Lincoln Center, sur Broadway, dans une salle de 8 étages, équipée de la technologie IMAX. Nous avons du réserver les places 5 jours avant, car tout était complet. Le film vaut surtout pour la prestation incroyable du Joker, magnifiquement interprété par le regretté Heath Ledger, avec quelques superbes panoramas, en prime, notamment lorsque la chauve-souris survole la baie de Hong-Kong.
L'acteur nous a quitté prématurément, mais l'esprit du Joker rôde toujours sur Times Square, un gage d'immortalité !


jeudi 12 juin 2008

Ciao, Dino !


Le 7 juin 2008, la nouvelle est tombée, abrupte, Dino Risi, le maestro de la comédie italienne venait de rendre l'âme, à Rome, à l'âge de 91 ans ! Dino le magnifique, classieux et charmeur, archétype du cinéaste qui savait traiter des sujets tragiques avec une légèreté toute italienne, le Lubitsch transalpin, qui n'a, certes, jamais eu le prestige d'un Visconti ou d'un Antonioni, s'en est allé rejoindre son acteur fétiche au paradis des saltimbanques ! Car le nom de Vittorio Gassman , disparu, 8 ans plus tôt, restera indissociablement lié au réalisateur à la crinière léonine !
Des Monstres, où Risi portraitisait férocement, déjà, le futur homo consumeris, plus attaché à sa télévision qu'à sa femme, au Fanfaron, avec le duo Gassman//Trintignant, révélateur de l'Italie des années 60, qui se transformait dans le sillage de la célèbre Lancia Aurelia, Dino se fit le témoin des évolutions de l'Italie d'après-guerre.
Ce forcené des tournages, qui tournait plus vite que son ombre, ce jouisseur hédoniste, qui fit les 400 coups avec le beau Vittorio, continua dans la veine satirique, en démontant les faiblesses de ses congénères, tout en devenant plus grave et mélancolique, dans la magnifique Parfum de femme, où il filmait la déchéance d'un bel homme devenu aveugle, ou les relations ambigües entre un "tycoon", joué par un Gassman matamore, et son fils, aspiré par l'ultra-gauche des années de plomb !
Derrière la légèreté apparente de ses films, Risi, comme Lubitsch, pouvait se montrer féroce ! Sa Marche sur Rome, ballade picaresque autour d' une bande de bras cassés, de poltrons, de bouffons grotesques qui se fourvoyaient, par cupidité et bêtise, dans un fascisme ridicule, s'inspirait ouvertement de To be or not to be, l'opus lubitschien qui raillait le nazisme, macabre galimatias véhiculé par des bénêts tristement loufoques !
J'aimais cette distance rilleuse, cette élégance bouffonne, qui caractérisait les films de l'italien, à l'opposé de la gravité parfois pompeuse d'un Antonioni ou du faste viscontien. Deux de ses derniers films résument bien la double dimension risienne. Fantôme d'amour, un des derniers longs métrages de Romy Schneider, variation mélancolique sur l'amour et Le fou de guerre, avec Coluche, pur moment de délire qui rappelait ses comédies des années 60 !
Il me restera, de ce grand cinéaste, cet interview désabusé, dans les Bonus du dvd du Fanfaron, où Risi, proche des 90 ans, parlait avec sensibilité et mélancolie de Vittorio Gassman, son compère de toujours, désormais disparu. Le maestro eut alors cette phrase poignante :
"J'ai réussi ma vie, mais raté ma mort !"

Ciao, Maestro !
Je ne peux m'empêcher de repasser un extrait du Fanfaron, un de mes films préférés !




samedi 3 mai 2008

Du tube cathodique à l'écran LCD !

Et oui, c'est fait, nous avons changé notre vieille toquante de la chambre, une vieille télévision, à tube, qui pesait 3 tonnes et avait une image plus qu'incertaine ! Nous avons donc craqué pour un petit écran LCD de 19', un Daewoo DSL19V1WCD, qui a le mérite d'intégrer un lecteur de DVD et de DviX dans sa carcasse d'ébène, ainsi qu'une entrée USB, très pratique pour lire quelques fichiers de type avi., vous voyez je ce que je veux dire ! L'image est superbe, meilleure que notre large écran Plasma du salon et l'appareil prend beaucoup moins de place que notre vieille Panasonic Quintrix, qui finira ses jours dans la décharge d'à côté, après des années de bons et loyaux services !
En espérant que ce LCD Daewoo soit de meilleure qualité que notre ancienne Daewoo Nexia, qui est vraiment partie en biberine, elle nous avait même lâché juste après Gênes, en avril 2005, alors que nous nous dirigions vers l'artistique Florence !


mercredi 5 mars 2008

L.A Confidential















Une excellente surprise que ce L.A.Confidential, que j'avais vu au cinéma dès sa sortie. Etant un fan de James Ellroy, je craignais d'être un peu déçu, par l'adaptation au cinéma de son opus californien. Et bien non ! Curtis Hanson a magnifiquement réalisé ce polar angelinien, dont il a rendu magnifiquement l'atmposphère années 50. Ce prodige d'ambiance, il le doit aussi à Jeannine Oppewall, qui se chargea de sélectionner les extérieurs pour la recréation physique de la ville. Russell Crowe, le flic violent, et Gary Pearce, le policier honnête, vont faire des enquêtes parallèles pour découvrir les auteurs du carnage de L'oiseau de nuit, en traversant un Los Angeles corrompue jusqu'à la moelle, où les gangsters fricotent avec les midinettes d'Hollywood et où les flics sont plus dangereux que les voyous ! Dans ce mode interlope, Lynn Bracken jouée par Kim Basinger apparaît comme un ange blond, sosie de Veronika Lake, qui va attiser la concupiscence des deux jeunes policiers. La réussite du film tient aussi a des seconds rôles étoffés, avec Kevin Spacey, James Cromwell, Danny di Vito, sans oublier Rolo Tolami ! Pour moi, un des meilleurs polars des 30 dernières années, dans la lignée de Chinatown et de Angel Heart !
Avant de mirer la bande-annonce du film, répondez à ce QUIZZ sur le film noir.



vendredi 1 février 2008

César et Rosalie.























Claude Sautet inaugure, au début des années 70, sa geste sur les moeurs des seventies, fille de Mai 68, qui va profondément bouleverser la carte amoureuse des français. Dans la lignée des Choses de la vie, le cinéaste évoque la compétition que se livre deux hommes, l'un, César, joué par Yves Montand,plus âgé, plus riche, plus établi, et son jeune concurrent, David, interprété par Sami Frey, beau comme un astre, à la séduction discrète. L'objet de ce double désir ? Rosalie, solairement joué par Romy Schneider, qui séduite par le beau David, n'en gardera pas moins de l'affection amoureuse pour César, vieux mâle touché dans sa virilité, humilié par ce jeune dandy à la crinière léonine ...Mais paradoxe de la situation, les deux rivaux vont apprendre à se connaître, et devenir ami, à la grande surprise de Rosalie.
Il restera de ce film l'image d'une Romy multiple, passant du ciré jaune sous la bruine bretonne au tailleur classique, en passant par le bikini sur une plage incertaine, et ce regard, parfois implorant, souvent rieur, et au final, mélancolique, comme le souvenir d'un amour évanescent, qui le fuira dès qu'elle s'en rapprochera ...
Cet extrait résume bien la personnalité de l'actrice ...une liberté indomptable qui se conjugue à une fragilité insondable !