Paul Newman faisait partie de cette génération née à l'ombre de Lee Strasberg, à l'Actor's Studio, avec Marlon Brando et James Dean qui a révolutionné l'interprétation cinématographique. Moins déjanté que ses deux collègues, Paul va surtout exceller, au début, dans des rôles de "rebelles", que ça soit Marqué par la haine, de Robert Wise, en 1956, film qui l'a fait connaître du grand public, ou le Gaucher, d'Arthur Penn, deux ans plus tard. Le jeune chien fou au physique de gendre idéal va alors être consacré, la même année, par son duo avec Elisabeth Taylor, dans Une chatte sur un toit brûlant, passant du statut de jeune prometteur à la star confirmé. Personnellement, je connais mal ce premier Newman qui a marqué mes aînés, certainement parceque dans les années 70, période de mon éveil cinématographique, peu de films de l'acteur passaient à la télévision.
Le Newman qui m'a marqué, c'est plutôt l'indien hiératique de Hombre, le magnifique western de Martin Ritt en 1966, c'est Luke la main froide (1967), prisonnier facétieux et entêté qui rêvait de liberté, c'est Butch Cassidy faisant un tour de vélo avec Katharine Ross ou Henry Gondorff qui arnaquait, avec son compère Redford, Robert Shaw, un boss mafieux, joueur de Poker, sans oublier le beau Piège de John Huston avec l'énigmatique Dominique Sanda et l'inquiétant James Mason dans la lande brumeuse des Highlands, jusqu'à cette fameuse Tour infernale, ou Newman l'architecte croisait McQueen, le pompier. Bref, c'est ce deuxième Newman qui a fait sens, pour moi, de 1966 à 1975, décennie qui se terminait par un de mes films préférés avec l'acteur, La toile d'araignée , de son compère et ami, Stuart Rosenberg, avec Joanne Woodward et la jeune Mélanie Griffith, nymphomane aguicheuse de "vieux", dans lequel Newman jouait le rôle d'un Privé désanchanté aux prises avec un "tycoon" dans les bayous humides et nauséabonds de Louisiane.
Depuis lors, je n'ai plus trop suivi la carrière de l'acteur, même si la Couleur de l'argent, où il chapeautait un certain Tom Cruise sous la direction de Scorsese, clin d'oeil à L'Arnaqueur, de Robert Rossen qu'il avait fait 26 ans plus tôt, lui valut un Oscar du Meilleur Acteur, en 1987. Le Newman que j'ai aimé, c'était celui de la quarantaine, dans la force de l'âge, le cuir tanné et le verbe désanchanté, entre un jeune premier que je n'ai guère connu et un vieil acteur qui me semblait plus concerné par sa vinaigrette et ses courses de voiture que par le cinéma.
Il me restera l'image de John Russell, métis misanthrope de Hombre, désanchanté par le monde des hommes, figure christique qui se sacrifiera pour un monde meilleur.
Avant de mirer cet extrait où Paul Newman et James Dean se rendent la pareille, répondez à ce QUIZZ sur l'acteur américain.
2 commentaires:
25/30 au quiz, correct je pense. Mais c'est sûr que sa mort nous a fait réviser sa carrière et remettre à jour son profil.
D'ailleurs, comme à l'épqoque de Bébel, je t'invite à participer à mon Top 10 du déjà regretté Paul
Bonsoir, Paul Newman a été mon premier grand béguin au cinéma (dans la Tour infernale). Il laisse un vide même s'il ne jouait plus. Bonne soirée.
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