Nous nous sommes tant aimés est le film d'une génération. Celle de l'après-guerre qui rêva à un monde meilleur, coincée entre l'émergence de la société de consommation et la promesse d'une collectivité solidaire.
Les 3 amis, unis dans des liens de sang, par une amitié forgée au son du sifflement des balles, vont connaître des destins très différents. Nicola, l'intellectuel communiste, s'épuisera dans un combat perdu d'avance, sacrifiant sa situation professionnelle et sa vie familiale au profit d'un idéal humaniste. Gianni, suivra une trajectoire inverse ! Il immolera ses idéaux de jeunesse au nom de la réussite sociale. Faisant un beau mariage avec la fille d'un promoteur immobilier richissime, il deviendra un homme puissant et craint ! Réussite professionnelle mais désastre privée. Paradoxalement, c'est Antonio, infirmier, bon bougre, le moins doué de la bande, qui réussira le mieux sa vie. Après maintes péripéties, il se mariera, enfin, avec la femme qu'il a toujours aimé, Luciana, et vivra un bonheur conjugal qui fuira ses deux autres amis.
Evocation douce amère de l'Italie d'après-guerre, Scola nous narre délicatement ces destins qui se mêlent à la grande histoire. Par le prisme du cinéma italien, des De Sica, Antonioni et Fellini, auxquels il rend hommage, par le biais des luttes politiques qui ont traversé la société italienne, Ettore nous fait le portrait mélancolique d'un pays optimiste, d'un horizon prometteur qui s'est fracassé sur les réalités de la vie.
Mais peut-être qu'au- delà de la fresque politico-sociale, c'est la nostalgie des amitiés de jeunesse, des amours révolus, d'un temps qui fuit, qui épuise les individus dans l'écume des souvenirs.
"Nous voulions changer le monde, mais le monde nous a changés !", soulignait lucidement Nicola ...
Nos trois amis, Vittorio Gassman, Nino Manfredi, et Stefano Sata Florès, qui se retrouvaient régulièrement au restaurant, dans le film de Scola, sont aujourd'hui disparus ...
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Mais peut-être qu'au- delà de la fresque politico-sociale, c'est la nostalgie des amitiés de jeunesse, des amours révolus, d'un temps qui fuit, qui épuise les individus dans l'écume des souvenirs.
"Nous voulions changer le monde, mais le monde nous a changés !", soulignait lucidement Nicola ...
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3 commentaires:
Joli commentaire pour un film génial s'il en est. "Nous nous sommes tant aimés" est un portrait doux-amer d'une génération avec toute la grandiloquence qu'on aime dans le cinéma italien. Un TRES grand film!
J'ai vu le film à l'occasion de sa ressortie, Ettore Scola était dans la salle. Je ne l'ai pas vu à l'époque de sa sortie. Plus de trente ans ont passé. Il y de très bonnes scènes mais je m'attendais à mieux. J'ai été un tout petit peu déçue. Peut-être parce que je ne fais pas partie de la génération d'après-guerre mais un peu après. Mais le film vaut la peine d'être vu.
Quel film ! Je l'ai adoré à sa sortie et il me touche toujours autant. Merci pour l'émotion et bonne année
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